Émergence du « Partenariat économique Communauté Autochtone-Industrie » comme mode de développement du secteur forestier québécois

Mise en contexte du projet

Durée du projet: 2017 à 2023

Dans un contexte de conflit interculturel fortement médiatisé, nous observons rarement que les Autochtones et l’industrie se parlent, négocient et s’entendent. Plusieurs facteurs, comme l’évolution du droit autochtone, ont favorisé l’émergence du partenariat économique communauté autochtone-industrie (PÉCAI) comme mode de développement du secteur forestier. Le PÉCAI permettrait de tenir compte de la diversité des perspectives et de proposer des solutions adaptées aux réalités autochtones, en particulier pour combler les besoins autochtones en ressources, compétences et capacités. Or, si le PÉCAI est mieux documenté au Canada, la création relativement récente de nombreuses initiatives de PÉCAI au Québec n’a pas fait l’objet d’une analyse approfondie. Aujourd’hui, de nouvelles perspectives sur les PÉCAI s’ouvrent à nous avec la transformation du régime forestier québécois et des rôles des différents protagonistes.

Grâce à nos partenaires autochtones et industriels, cette recherche examinera en profondeur les questions suivantes:

  1. Identifier les principales caractéristiques des Partenariats Économique Communauté Autochtone-Industrie (PÉCAI) existantes dans le secteur forestier du Québec
  2. Expliquer comment les attributs (ex.: culturel, physique et humain) du milieu affectent une démarche partenariale en termes de relations interculturelles
  3. Comprendre comment améliorer les pratiques partenariales pour créer des retombées mutuellement profitables pour les deux parties.

Ainsi, cette recherche contribuera à une meilleure compréhension des stratégies pour favoriser le développement régional, tout en offrant un meilleur éclairage aux communautés autochtones et entreprises faisant face au contexte évolutif de l'industrie forestière québécoise.

Étude des partenariats économiques entre les communautés autochtones et l’industrie forestière au Québec

Étudiantes: Helin-Subhi Dura, Kathrine Kroft Pelletier
Recherche: Jean-Michel Beaudoin, Thierry Rodon

Le partage équitable des bénéfices reliés au développement des ressources forestières est un enjeu très important au Canada, comme dans plusieurs autres pays. La création de partenariats économiques entre les communautés autochtones et l’industrie forestière (PÉCAI) est une solution envisageable afin de favoriser une plus grande participation autochtone dans le secteur forestier. Pourtant, l’information disponible à ce sujet est rare et commence à dater. Ce mémoire se présente sous la forme d’un article scientifique qui sera soumis à la revue international forestry review, dans le cadre d’une édition spéciale du congrès quinquennal IUFRO. Il vise à répondre aux deux questions suivantes:

  1. Quelles sont les structures que peuvent prendre les PÉCAI et quelle est l’incidence de ses structures sur la relation entre les parties?
  2. Quels sont les capitaux nécessaires à la création de PÉCAI, afin qu’ils puissent répondre aux critères de partage équitable, tout en générant des retombées mutuellement profitables?

Pour y répondre, nous avons réalisé 21 entrevues semidirigées auprès de personnes provenant du milieu autochtone et industriel, dans quatre régions forestières au Québec.

Cette étude montre que les PÉCAI au Québec se structurent en arrangement informel ou en arrangement formel. Ces derniers prennent la forme de services contractuels, d’ententes de principes et de coentreprises. L’importance accordée aux arrangements informels indique que c’est surtout la qualité des relations qui assure une bonne performance et une expérience satisfaisante pour les partenaires, plutôt que le type de PÉCAI. De plus, la pérennité des PÉCAI dépend de ressources qui prennent la forme de capitaux (humain, social, politique et financier). Il s’agit de ressources qui, lorsque mobilisées, soutiennent l’atteinte des objectifs du partenariat. Cette étude peut d’abord servir de guides aux communautés autochtones et entreprises non autochtones qui souhaitent s’engager dans la création et le développement de PÉCAI. Ensuite, elle peut aussi servir aux gouvernements et aux ONG qui souhaitent les soutenir.

Sondage sur les partenariats économiques entre Autochtones et entreprises du secteur forestier au Québec-PEAESFQ

Étudiante: Andrée-Anne Lafontaine Paul 
Recherche: Jean-Michel Beaudoin, Guy Chiasson, Marc Mazerolle

Les partenariats économiques entre Autochtones et entreprises du secteur forestier peuvent promouvoir le développement économique des deux parties dans l’ensemble du Canada et à l’international. Toutefois, peu d’études portent sur ce sujet au Canada et particulièrement au Québec, bien que les ententes partenariales dans le milieu forestier soient multiples et diverses.

Ce projet a pour but d’améliorer la compréhension des partenariats économiques fonctionnels A-ESFQ afin de faciliter l’établissement et la progression de telles ententes dans les milieux autochtone et forestier. Nous avons émis l’hypothèse que les organisations autochtones et les entreprises forestières québécoises qui s’engagent dans une démarche partenariale investiront différemment leurs capitaux humain, social, politique et financier selon les structures partenariales maintenues.

Pour ce faire, nous avons réalisé un sondage portant sur les partenariats économiques fonctionnels entrepris par les entreprises privées et les organisations autochtones (conseils de bande, gouvernances locales et entreprises), ainsi que leurs structures partenariales. Nous avons évalué l’influence des structures partenariales sur les investissements en capitaux humain, social, politique et financier.

Ces analyses ont permis d’identifier les caractéristiques et les pratiques liées aux partenariats réussis. Elles nous ont également permis d’exposer les objectifs et les obstacles associés aux différents types de structures partenariales.  Nos résultats permettront de faciliter la mise en place de partenariats économiques entre Autochtones et entreprises du secteur forestier du Québec et d’ailleurs au bénéfice des multiples intervenantes et intervenants.

Équipe de recherche

Étudiantes
Helin-Subhi Dura, diplomée de la maîtrise en sciences forestières, Université Laval
Kathrine Kroft Pelletier, Faculté des sciences de l'administration, Université Laval
Andrée-Anne Lafontaine Paul, candidate à la maîtrise en sciences forestières, Université Laval

Recherche
Jean-Michel Beaudoin, Département des sciences du bois et de la forêt, Université Laval
Thierry Rodon, Département de science politique, Université Laval
Guy Chiasson, Département des sciences sociales, Université du Québec en Outaouais
Marc Mazerolle, Département des sciences du bois et de la forêt, Université Laval